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Parfois, je me souviens de choses qui n’existent pas

Photo du rédacteur: Katiana CordobaKatiana Cordoba


Parfois,je me souviens de choses qui n’existent pas.Des ombres glissent dans les couloirs de mon esprit,des échos d’un temps sans empreinte,des pas sur un sentier qui jamais ne fut.


Je les ai portées en moi,pliées comme des lettres anciennes,chuchotant depuis un recoin oublié,me faisant croire qu’elles étaient réelles.


Et j’y ai cru.J’ai cru en leur forme, en leur poids,en la manière dont elles m’ont sculptée,comme l’eau sculpte la roche,comme le vent façonne le sable.


Mais pourtant, je me souviens.


Je me souviens d’un son. Je me souviens d’une sensation. Je me souviens d’un frisson.Je me souviens d’une façon de faire les choses. Je me souviens d’un message que j’ai oublié,qui s’est endormi hors de ma mémoire.


Je me souviens de quelque chose de merveilleuxque je ne peux pas retenir,d’un chemin qui s’est effacé,d’une vérité qui s’est dissoute avant que je puisse la toucher. Je me souviens comme si je l’avais toujours su,mais il s’est évanoui,emporté par la marée de l’oubli.


Je me souviens d’une forme, d’une couleur—Qu’était-ce ?J’essaie de me souvenir, mais cela m’échappe,comme l’eau entre les doigts,comme un nom suspendu sur le bout de la langue,trop loin pour l’atteindre.


Et puis—le voile s’amincit,le monde se précise,et je vois—elles ne sont pas là.Elles ne l’ont jamais été.

Un souvenir sans passé.Une sensation sans nom.


Et pourtant, elles persistent—flottant dans l’espace fragile entre le savoir et l’oubli,se dissipant comme un souffle sur le verre.


Je me souviens,puis je réalise—cela n’existe pas.


Et pourtant—quelque part,d’une façon ou d’une autre,cela existe encore.


Katiana

 
 
 

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